29ième dimanche du temps ordinaire année C 2013

29° Dimanche Ordinaire 2013

En lisant cet évangile, on peut penser aux lenteurs administratives de nos pays. Quand survient une catastrophe et qu’on s’adresse aux assurances, il manque toujours un papier indispensable. Et si on veut obtenir satisfaction, que de lettres recommandées il va falloir envoyer ! Quand Jésus raconte cette parabole du juge impatient, ce n’est pas pour dénoncer le comportement de certains magistrats mais, ce qui l’intéresse, c’est la prière insistante de cette veuve. Et surtout, Jésus veut nous rappeler que Dieu n’est pas un juge mais qu’il est même tout le contraire. Il écoute attentivement toutes nos prières. Tout au long des évangiles, il ne cesse de nous annoncer que Dieu est notre Père, un Père qui aime passionnément chacun de ses enfants. Et c’est ainsi qu'il nous a appris à l’appeler et à le prier : « Quand vous priez, dites : « Notre Père… » Il nous dit aussi que ce Dieu n’est pas sourd à notre prière : « Un pauvre a crié, Dieu entend ; il le délivre de toutes ses angoisses. » (Psaume 34/7) Si le Christ nous demande d’insister dans la prière ce n’est pas pour mieux capter l’attention de Dieu ni pour lui faire connaître nos besoins car Dieu lui-même sait très bien ce qu’il nous faut avant que nous le lui disions. Alors,à quoi ça sert de prier ? En fait, nous ne prions pas pour que ça serve à quelque chose mais parce que nous aimons le Seigneur et que nous voulons le lui dire. Si nous nous tournons vers Dieu, c'est pour lui manifester notre confiance.Et pourtant, on a parfois l’impression que, certains jours, il est sourd à nos demandes. Non, le problème ne vient pas du côté de Dieu mais du nôtre. Trop souvent, nous ne pensons qu’à nous, à notre demande personnelle. Nous sommes trop centrés sur nous-mêmes et pas assez sur Dieu nous ne demandons que des petites choses. Or, Dieu nous donne autrement et mieux que ce que nous lui demandons. Alors oui, n’arrêtons pas de prier dans une supplication qui ne doute pas de son amour. La prière de la veuve semble perdue d’avance alors que cette prière est un cri de profonde détresse. Cette veuve est devenue un exemple pour ceux et celles qui, aujourd’hui, n’ont pas la parole, ceux et celles qui sont dépendants des autres. Ils sont de plus en plus nombreux tous ceux dont les besoins ne sont pas pris en compte. Mais aujourd’hui, Jésus nous annonce cette bonne nouvelle : Personne n’est trop petit pour s’adresser à Dieu. A ses yeux, les plus pauvres, les marginaux, les malades, les exclus sont très importants. Notre Dieu ne demande qu’à les combler de son amour. Malheureusement, quand nous prions, nous en restons un peu trop à des formules apprises. C’est sans doute utile, mais le plus important c’est de livrer le fond de nous-mêmes. Dieu attend de nous que nous lui ouvrions toutes grandes les portes de notre intérieur secret.  La veuve de l’évangile a multiplié les démarches. Elle s’est battue pour faire avancer son dossier. Elle n’a pas baissé les bras. Nous connaissons tous le proverbe : « Aide-toi et le ciel t’aidera. » La prière ne doit pas être un alibi. Elle nous engage à l’effort et à l’action. Prier pour un malade c’est s’engager à tout faire pour l’aider et lui redonner courage. Prier pour les victimes de la haine et de la violence des hommes c’est accepter de tout faire pour que notre monde progresse vers plus de justice et de fraternité. Ce dimanche de la prière est aussi celui de la mission. On ne peut pas prier sans être missionnaire. On ne peut pas être missionnaire sans prier. Notre bouche ne proclamera la parole de Dieu que si Dieu lui-même la met dans notre bouche.   

Amen